Partez à la découverte des ours polaires du Manitoba, dans la ville de Churchill qui se trouvant sur le chemin de la migration des ours !
À la découverte de la faune nordique dans la capitale mondiale de l’ours polaire.
Justement, dès notre arrivée à un moment où nous pensions rentrer en ville directement après une excursion, notre guide décide de filer tout droit vers la baie d’Hudson. Je comprends immédiatement pourquoi à la vue d’une tache blanche qui se précise : c’est une ourse polaire et son petit qui se promènent sur une plage rocheuse.
Je n’ai pas apporté mon appareil photo, mais c’est un mal pour un bien, car je vis le moment au lieu de m’employer à l’immortaliser. J’ai le regard rivé sur la mère, plus imposante que je ne le pensais. Il n’en reste pas moins que malgré sa stature, son pelage blanc lui permet de se fondre dans le paysage hivernal enneigé.
Après avoir arpenté le rivage, les ours décident qu’il est temps de se baigner. Le fringant ourson grimpe sur un rocher et se jette dans la baie. Il atterrit sur le ventre, manquant de peu sa mère, qui flotte sur le dos, pattes en l’air, comme si elle nous faisait signe. Nous sommes sous le charme devant cette scène digne d’un documentaire du National Geographic qui se déroule sous nos yeux.
Notre forfait pour partir à la rencontre des ours polaires au départ de Montréal
Ce ne sont pas des frissons qui me traversent le corps en barbotant dans les eaux vivifiantes de la rivière Churchill, c’est l’adrénaline qui monte. La ville de Churchill, au Manitoba, est connue pour être la capitale mondiale de l’ours polaire, et je suis venue avec l’espoir d’apercevoir la fourrure blanche de ces grosses bêtes.
La communauté subarctique isolée de Churchill, accessible uniquement par avion ou en train, est pile sur le chemin de migration des ours polaires lorsqu’ils regagnent les glaces de l’Arctique. On les voit très fréquemment le long de la côte à l’automne quand ils se déplacent par centaines. Bien qu’il ne soit pas rare d’apercevoir des ours polaires à Churchill pendant l’été, la faune s’observe souvent lors d’une excursion à bord d’un « buggy de la toundra », un imposant véhicule tout-terrain avec un châssis à trois mètres du sol, des roues hautes de 1,5 mètre et des ouvertures protégées.
Bien installés dans le buggy, nous traversons prudemment le terrain accidenté à la recherche d’animaux sauvages. Je balaie la toundra des yeux et j’aperçois des corbeaux, des cygnes siffleurs ainsi qu’une famille de renards arctiques.
J’ai l’impression d’être une paparazza traquant une célébrité insaisissable. Heureusement, chaque vedette a tendance à avoir sa cachette. Notre guide nous conduit à Polar Bear Point, où il avance au pas en direction d’un rocher blanc. Le rocher se dresse lentement sur quatre pattes. L’ours hume l’air et se dirige vers nous, curieux d’observer des humains dans leur enclos.
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Monter sur la plateforme d’observation extérieure du buggy pour admirer en toute sécurité ces prédateurs dans leur environnement naturel donne un sentiment d’euphorie. C’est une rencontre pure, en pleine liberté, une scène pourtant si naturelle. Nous sommes un élément d’un grand tout. Ce moment éphémère m’a marquée et je le garderai en tête longtemps après avoir dit au revoir à cette contrée sauvage.
Auteure : Jody Robbins
Cet article a été publié dans le deuxième numéro du magazine Boundless en mars 2021.
Photos : Benoit Schmautz